Samedi 4 mars, la salle Ouessant de la Maison des sports était bien remplie : 40 clubs sur 47 étaient présents. Il faut dire que les sujets n’ont pas manqué, ni ceux qui fâchent comme les aménagements de pistes cyclables où l’adjointe au Maire Fouesnant, Laure CARAMARO également élue au Conseil Départemental, chargée de la politique des mobilités a renouvelé sa disponibilité sur le sujet.

RAPPORT MORAL 2022

Le Président René LE LOC’H

Nous deux disciplines sont des sports NATURE et soumises aux contraintes météorologiques. Notre département qui a trois façades maritimes et sur lequel la majorité de nos pratiques se déroulent, bénéficie d’un climat océanique très marqué, avec un ciel très changeant qui influe sur nos sorties à vélo. Nos licenciés, en qualité de finistériens pour beaucoup d’entre eux, en première activité de la journée, lèvent les yeux au ciel, sentent le sens du vent et analysent si le bulletin météo regardé la veille st conforme aux prévisions. Pour beaucoup d’entre nous, nous sommes « météo-dépendants ».

J’ose utiliser la métaphore que le vent vient de monter au nord-ouest et que la dépression qui a secoués pendant plus de deux ans s’éloigne, emportée par les forces de Coriolis. Une fois n’est pas coutume celle-ci est venue de l’est et elle a sans doute atteint la force d’un ouragan qui nous a marqué durablement.

J’évoquais l’an dernier que cette tempête a emporté plus de quatre cents de nos licenciés qui ont renoncé à une pratique sportive en club où qui ont tout simplement raccroché le vélo. Certes le grand beau temps n’est pas encore revenu, de nombreux grains traversent encore notre ciel, mais nous avons eu l’agréable surprise de voir de nouveaux adeptes nous rejoindre et notre effectif départemental a retrouvé ses chiffres d’avant crise sanitaire.

Au-delà de ce constat, l’année 2022 pour nos clubs et pour le comité départemental a permis de retrouver un fonctionnement quasiment normal. L’attente était très forte, un calendrier bien fourni en manifestations, des sorties et des séjours clubs, des animations diverses et variées y ont répondu.

Pour le comité départemental une des premières missions a été d’identifier nos interlocuteurs au sein des clubs. En effet, cette période a aussi été marquée par un fort renouvellement des dirigeants dans vos comités directeurs. Depuis de nombreuses années j’évoquais nos craintes à ce sujet qui nous a vau la perte de trois clubs au niveau départemental. De nouvelles têtes apparaissent, ce vent d’espoir, avec deux nouveaux clubs qui nous ont rejoints récemment, consolide nos disciplines dans le paysage sportif finistérien.

Dans ce contexte positif le travail de nos commissions s’est poursuivi. Pour celle des jeunes la première mouture du challenge départemental a eu lieu au mois d’avril à Guipavas. Forte de l’expérience de cette session, la commission proposera des évolutions, à l’écoute des jeunes et de leur encadrement. Cette journée doit être le moment phare de nos activités École Française de Vélo et pour cela il faut que tous les clubs y participent, avec le plus grand nombre de leurs jeunes. Le chemin montré par les rencontres interclubs a tracé la voie et affirmé l’intérêt des jeunes de nos structures pour ces journées, pour peu que les adultes n’y mettent pas de frein. Les contraintes évoquées et le manque d’intérêts sont difficilement recevables, il faut sortir de son pré carré, c’est un choix de politique sportive, vers les jeunes, fait par les adultes.

La commission formation a répondu aux besoins de cadres dans nos clubs en mettant sur pieds une session d’animateurs en fin d’hiver et associé au COREG Bretagne, une session d’initiateur à l’automne. De nombreuses formations GPS et cartographie numérique niveau 1 et 2 ont répondu à l’attente de nouveaux acquéreurs de matériels. Une formation aux premiers secours a également eu lieu au printemps dernier. Pour répondre aux attentes la commission a élaboré un programme 2023 très large, avec un début d’année très chargé.

La commission féminine après une année 2021 intense avec « Toutes à Toulouse » et une évolution sensible de la commission avec un changement de responsable et l’arrivée de deux nouveaux membres a connu une activité plus calme. Seul un rassemblement de 35 féminines, sur un week-end, à l’automne, à Pont Croix a marqué l’activité au niveau départemental. Le développement de la pratique au sein des clubs progresse légèrement avec quelques féminines qui ont rejoint les structures qui ont fait des choix d’accueil et d’ouverture.

A l’heure où le vélo au féminin est valorisé, nous avons eu à déplorer le départ de 17 féminines de leur club parce qu’elles n’y trouvaient plus leur place.

Je rappelle que le développement de la pratique féminine est du seul ressort des clubs par des actions de terrain favorisant l’accueil.

La commission VTT forte du succès de la reprise des Roc’h, en 2021, après l’annulation de l’édition 2020, s’est appuyé sur cette dynamique pour apporter quelques évolutions en intégrant notamment des circuits Gravel. Ce ne fut pas une édition de tout repos dans son organisation. Les incendies qui ont ravagé une partie des Monts d’Arrée l’été dernier ont été une épée de Damoclès au-dessus de la tête des organisateurs. Le feu vert n’est arrivé que dans un délai très court avant le week-end de la manifestation. Nous pouvons remercier tous ceux qui nous ont apporté leurs aides dans ces moments difficiles et tout particulièrement les élus locaux qui sont intervenus auprès des autorités de l’État et du département.

Cette édition 2022 a, à nouveau, été un succès même si le nombre de participants est légèrement en retrait, sans doute dû au coût du déplacement, pour ceux qui sont les plus éloignés de notre Finistère.

Cette année 2022 a également vu le départ de Simon vers d’autres horizons et son remplacement au pied levé, par Malika, à moins de trois mois de l’évènement. Elle a relevé avec maitrise un challenge ardu. Elle est secondée par Bernard dans ses missions.

Gilbert a poursuivi son travail de terrains auprès des collectivités territoriales pour le développement des bases VTT et des circuits. Il est également maître d’œuvre pour la réalisation de la partie finistérienne de la Transbreizh VTT.

La commission tourisme a continué son travail d’actualisation des circuits rando balades et rando cyclo. Ce travail a en grande partie été porté par Christine, la secrétaire du Codep, pour la partie rédactionnelle. Les traces ont été contrôlées et modifiées si nécessaire. Il nous reste à finaliser leur dépôt sur Véloenfrance et sur notre site propre Véloenfinistère. Le temps et une disponibilité nécessaire nous manquent pour finaliser un projet clé vers nos licenciés et vers le public qui est demandeur. C’est également un support de valorisation de notre département.

Un séjour apprécié à la découverte de la Nièvre, ses canaux, la Loire, l’Allier et ses contreforts du Morvan a complété le travail de la commission. Un séjour dans le lot, à la découverte d’une partie du Quercy, en mai 2023, a été proposé aux licenciés.

La commission sécurité a relayé les informations venant de la commission nationale pour sensibiliser les licenciés à leur propre sécurité en rappelant que nous sommes responsables de près des trois quart de nos accidents. La commission a également participé à des enquêtes d’utilité publique concernant de futurs aménagements cyclables notamment sur la RD 34 Quimper-Bénodet. Un de nos soucis principaux concerne des réalisations déjà faites mais qui ont des lacunes graves d’usage, faute de concertation avec les cyclistes. Un de nos futurs axes d’actions sera d’utiliser l’outil Suricate pour faire remonter vers les gestionnaires d’équipements les problèmes mettant en cause notre sécurité. Une campagne d’information sera menée prochainement, vers les clubs, pour les inciter à utiliser cet outil.

Le travail conséquent des commissions ne doit pas masquer tout ce qui se fait par ailleurs. Une convention nous lie au conseil départemental pour promouvoir la pratique sécurisée du vélo auprès des collégiens des classes de 6ème et 5ème d’une vingtaine de collèges par an. Cette opération engage plus de mille deux cents heures de bénévolat. Les sollicitations des collectivités territoriales ou d’organismes divers en charge du tourisme sont en augmentation sensible et mobilisent aussi un nombre d’heures conséquentes.

Nous avons également poursuivi l’action caritative auprès de France Alzheimer avec l’espoir que les clubs finistériens sauront enfin se mobiliser pour soutenir ce choix comme ils le font sur d’autres causes.

Tous ces engagements, tant au niveau du développement de nos pratiques que pour répondre aux diverses sollicitations où aux actions de promotion du département par l’accueil de nos visiteurs nécessitent des moyens pour les mettre en œuvre. L’an passé je remerciais les services de l’état et le conseil départemental de nous avoir accompagnés pour traverser la tempête Covid ce qui faisait apparaître un résultat d’exercice excédentaire en trompe l’œil. En 2022 rien de tel, nous avons retrouvé, un exercice normal, avec nos choix sur actions.

Aux titres du Conseil départemental celui-ci a poursuivi ses aides actées par convention. Les aides aux clubs mise en place en 2021 suite au Covid ont été prolongées ce qui a été très apprécié. Les aides d’État sont gérées par l’Agence Nationale du Sport depuis trois ans. Pour notre cas il en résulte une érosion très sensible de la dotation. Auparavant nous nous inscrivions dans un projet sportif territorial et un plan de développement associé. Nous étions assez peu nombreux au niveau de nos disciplines à travailler cette démarche et les retours étaient satisfaisants. Le nouveau dispositif fait une part nettement plus large vers les clubs au détriment des structures et les demandes sont plus nombreuses.

Cette baisse de dotation est en partie compensée par le dispositif fédéral d’aides aux structures mis en place il y a deux ans. Plus vous vous inscrivez dans des actions retenues au projet fédéral plus l’aide fédérale sera forte. Nos actions ont permis de répondre, très partiellement, aux baisses d’aide de l’ANS. Les choix financiers prudents que nous avons fait en 2002, suite à la semaine fédérale de Quimper, se révèlent on ne peut plus judicieux, pour assurer la pérennité de nos actions devant ces évolutions budgétaires et nous appellent à la vigilance.

Le monde change à grande vitesse sous nos yeux. Au début de ce rapport j’évoquais les grains qui traversent encore notre ciel. Celui qui représente la crise économique que nous traversons marque aussi nos disciplines. Les coûts des déplacements et le coût général de la vie impactent nos activités, nos séjours et nous le ressentons sur le nombre de participants à nos diverses organisations. Le repli de nombre de clubs sur l’entre soi, après la crise Covid, appauvrit notre mouvement sportif dont les échanges et le partage d’activité étaient une grande force. Une certaine démobilisation des bénévoles impactent également nos structures particulièrement dans l’engagement dirigeant. Certes la rigueur qui nous est demandée dans la gestion de nos associations peut rebuter, mais c’est surtout un individualisme social croissant et le choix de l’option d’être un consommateur, plutôt qu’un acteur de notre cohésion sociale qui ressort.

Ces évolutions nous devons les prendre en compte alors que l’engouement pour la pratique du vélo, n’a jamais été aussi fort. Quelles que soient les motivations, sportives, sport santé, environnementales, faisons une place à ces nouveaux adeptes quitte à bousculer un schéma établi depuis bien longtemps, mais dans le respect de vos valeurs fédérales.

Nous voyons apparaître dans ces évolutions sociales des opportunistes qui parfois pillent sans vergogne nos outils, notre savoir-faire et plagient nos organisations à des fins tous autres qu’associatives. Parallèlement fleurissent sur les réseaux sociaux ou autres supports de communication des offres de pratiques déstructurées pour lesquelles le grand public ne fera pas la différence, noyé dans des flots d’informations.

C’est à nous, structures et clubs, à affirmer nos valeurs, notre identité, notre force, notre représentativité et d’être en phase avec la délégation ministérielle accordée à notre fédération et à nos disciplines. C’est l’année du centenaire de la fédération française de cyclotourisme, quel meilleur moyen que de marquer l’évènement en accueillant ces nouveaux adeptes, du vélo loisir et nature, sous toutes ses formes, même si l’on doit se bousculer un peu. La nouvelle image FFVélo, lancée en 2018, nous a rendus plus perceptible du public, de nos partenaires et des institutions, affirmons-nous !

J’ai évoqué dans ce rapport tout le travail qui est fait pour promouvoir et développer nos disciplines, notre territoire, nos valeurs. Je remercie vivement tous ceux qui se sont investis, membres du comité directeur du CODEP, nos trois salariés, les salariés du siège fédéral, les clubs du département et bien des licenciés qui nous apportent leur concours occasionnellement. J’y associe bien entendu les services de l’État, à qui je souhaite de retrouver une empreinte plus visible au niveau territorial, le conseil général du Finistère et ses services, le comité départemental Olympique et sportif, les collectivités territoriales avec qui nous partageons des projets d’aménagement et nos partenaires qui nous soutiennent sur certaines opérations.

Je vous souhaite à tous une excellente saison 2023.

Je vous remercie de votre écoute.

Le Président, René LE LOC’H